LA REGENCE ET LOUIS XV

Publié le par Remigin07

LA REGENCE ET LOUIS XV

 

 

La Régence

 

Définition : on parle de « régence », dans une monarchie, lorsqu’une personne assume les responsabilités du pouvoir politique pendant la minorité (où l’absence) d’un souverain.

La Régence qui nous intéresse est celle de Philippe d’Orléans, pendant la minorité de Louis XV, après la mort de Louis XIV. Se déroula entre 1715 et 1723.

 

         Détestant son neveu, Philippe d’Orléans, Louis XIV avait prévu de confier la régence à un des ses fils bâtards légitimés, le duc du Maine. Cependant, à sa mort, son testament fut cassé par le Parlement, et le duc d’Orléans exerça la régence.

 

Philippe d’Orléans : né en 1674 à Saint-Cloud, fils de Monsieur, frère de Louis XIV et de la princesse Charlotte-Élizabeth de Bavière. (D’abord titré duc de Chartres puis d’Orléans). Il épousa Mademoiselle de Blois (Françoise-Marie de Bourbon), fille légitimée de Louis XIV et Mme de Montespan. Excellent soldat, il combattit en Flandres et en Espagne.

 

         Celui-ci s’entoura d’un cour de libertins menant grande vie et de conseillers, comme Saint-Simon et l’abbé Dubois, son ancien précepteur. Il mit en place un nouveau système politique, donnant plus de droits au parlement, et gouvernant à l’aide de Conseils constitués de membres issus de la haute aristocratie ® polysynodie

Il signa également des traités d’alliance avec la Hollande et l’Angleterre ® la Triple Alliance, puis avec l’Autriche.

Face à l’échec des Conseils, Philippe d’Orléans rétablit les secrétaires d’Etat.

 

         La fin de la Régence (1720) fut dominée par la dette héritée des dépenses militaires de Louis XIV. Pour résoudre la crise financière, le Régent accepta les propositions du banquier écossais John Law, et mit en place un système fondé sur l’utilisation du crédit et du papier-monnaie. Ce système s’acheva sur une banqueroute.

         Malgré tout, la situation économique tendit à s’améliorer grâce à la paix extérieure, au rétablissement agricole et à l’essor du commerce extérieur.

 

         Philippe d’Orléans meurt en 1723, année où Louis XV devient majeur.

 

Louis XV

 

         Né à Versailles le 15 février 1710, il est le fils du duc de Bourgogne et de Marie-Adélaïde de Savoie. Arrière petit-fils de Louis XIV, les décès successifs du Dauphin (fils de Louis XIV), du Duc de Bourgogne (petit-fils de Louis XIV et père de Louis XV) et de son fils aîné font de celui-ci le nouveau Dauphin. Il n’a que 5 ans à la mort du roi.

 

         A sa naissance, il fut titré Duc d’Anjou. Conformément à la coutume, il fut élevé jusqu’à ses 7 ans par la gouvernante des Enfants de France, la Duchesse de Ventadour. Pendant son enfance, il apprit à lire et à écrire, l’histoire et la géographie, et reçut également un enseignement religieux.  Ayant atteint l’âge de raison en 1717, il quitta les mains de la Duchesse, et son éducation fut confiée à un précepteur, André de Fleury. Il apprit le latin, les mathématiques, la cartographie, le dessin, des rudiments d’astronomie et à chasser.

 

         En 1721, on songea à le marier. Philippe V, son oncle et roi d’Espagne, proposa sa fille à peine âgée de 3 ans, alors que Louis XV en avait 11. Le Régent accepta.

 

         Devenu majeur en 1723, à l’âge de 13 ans, il fut couronné et sacré à Reims. Commença alors à se poser la question de l’héritier du trône. L’Infante d’Espagne étant trop jeune (5 ans), elle fut renvoyée dans son pays. Il fallut donc trouver une épouse en âge de procréer. Le choix s’arrêta sur Marie Leczinska, la fille du roi de Pologne détrôné. Elle avait alors 21 ans. Le mariage fut célébré le 5 septembre 1725 à Fontainebleau.

 

 

 

 

politique

 

         Le roi laissa la responsabilité des affaires au Duc de Bourbon, successeur du Régent, le Duc d’Orléans, jusqu’en 1726, puis décida de se débarrasser de celui-ci, extrêmement impopulaire, pour le remplacer par Fleury, son ancien précepteur.  Jusqu’en 1743, date de sa mort, il dirigea la France.

        

         C’est la période la plus pacifique et prospère du règne de Louis XV. Pour la politique intérieur, il nomma le contrôleur général ORRY qui parvint à stabiliser la monnaie française et finit par équilibrer le budget du royaume. Un réseau routier et des canaux sur l’ensemble du territoire (création de l’école des Ponts et Chaussées en 1716) furent construits et le commerce stimulé. A l’extérieur, Fleury conduisit une politique de paix reposant sur différentes alliances.

 

         Cette période fut également marquée par le chiffre record de la population ® 24 millions en 1725, faisant ainsi de la France la nation la plus peuplée après la Russie.

 

         Cependant, en 1733, le roi intervint dans la guerre de succession de Pologne, pour tenter de ramener son beau-père Stanislas Leszczynski sur le trône de Pologne. Cette opération échoua. Cependant, par le traité de Vienne (1738), Stanislas obtint le duché de Lorraine (dans le but que le duché soit intégré au royaume de France à sa mort, par le biais de sa fille ® 1766).

 

         Le règne de Louis XV fut marqué par deux grandes guerres : la guerre de succession d’Autriche et la guerre de Sept Ans.

 

         De 1741 à 1748, ce fut la guerre de succession d’Autriche. Louis XV céda à la pression du parti anti-autrichien et entra en guerre en s’alliant avec la Prusse. Avec la victoire de Fontenoy (troupes commandées par Maurice de Saxe), Louis XV est au sommet de sa popularité. Il est alors surnommé le Bien-Aimé.

 

         Cependant, cette guerre se conclut avec le Traité d’Aix-la-Chapelle (le roi rendit toutes ses conquêtes à l’Autriche), mais sans aucun avantage pour la France, aucune annexion territoriale, provoquant le mécontentement du peuple.

 

         Après la mort du cardinal de Fleury en 1743, le roi exerça le pouvoir lui-même, sans s’en remettre à un principal ministre, tout comme son arrière-grand-père. Cependant, il agit d’une manière différente à Louis XIV en donnant beaucoup de pouvoirs à ses ministres ® Machault d’Arnouville (contrôleur général des Finances), d’Argenson (secrétaire d’Etat à la Guerre) et à ses intendants, car il ne s’intéressait pas aux affaires d’Etat. De plus, il manquait de confiance en lui et était très timide. Il cachait derrière un abord impassible, une certaine instabilité et une grande anxiété. De plus, quand il tentait une réforme, ça ne marchait pas ® projet de réforme fiscale de Machault d’Arnouville qui proposait d’instituer un impôt frappant tous les revenus (même ceux des privilégiés) = échec.

 

         Cette attitude ne lui réussit pas et Louis XV fut bientôt détesté, à tel point qu’un homme, DAMIEN, essaya même de l’assassiner d’un coup de couteau en 1757. La blessure était superficielle et Damien fut écartelé Place de Grève.

 

         Entre 1756 et 1763, ce fut la guerre de Sept Ans qui entra en scène. Les rivalités coloniales entre la France et l’Angleterre en furent l’origine. Elle fut marquée par de nombreuses défaites françaises et se termina avec la signature du Traité de Paris, dans lequel la France laissa à l’Angleterre le Canada, une partie de la Louisiane, les Antilles et ses possessions au Sénégal.

 

         Après cette défaite, Choiseul prit la tête du gouvernement. Il fit acheter la Corse par la France, mais laissa se développer la fronde contre le pouvoir royal et fut congédié.

 

         Pendant les dernières années de son règne, Louis XV s’efforça de mettre un terme définitif à la crise parlementaire. Maupeou fut nommé chancelier, Terray, contrôleur des Finances, et le duc d’Aiguillon aux Affaires Etrangères, formant ainsi un triumvirat.

 

         Un dernier coup d’éclat : le Parlement de Paris fut démembré par  Maupeou, mais cette révolution ne survivra pas aux premières années du règne de Louis XVI.

 

vie privée

 

         Le mariage de Louis XV et Marie Leczinska fut très heureux les premières années car le couple était amoureux. D’ailleurs, ce mariage fut consommé la nuit même. Marie lui donna 10 enfants, un chaque année quasiment, 7 filles (6 survécurent) et 2 garçons (un seul survécut, le dauphin).

 

         Néanmoins, après ses 10 grossesses, Marie se trouva lasse des maternités. Louis XV resta fidèle et chaste un temps, puis céda au libertinage.  Sa première maîtresse fut Mme de Mailly, puis sa sœur Mme de Châteauroux.

 

         En 1744, un événement important marqua également sa personnalité frivole : durant la guerre d’Autriche, alors qu’il menait ses armées, Louis XV tomba gravement malade à Metz. Les médecins pronostiquèrent une mort imminente. Son aumônier refusa  de lui donner l’absolution sans une confession publique de ses pêchés. Dans celle-ci, le roi apparut comme une personne immorale et indigne de porter le titre de Roi Très Chrétien. Cette confession ternit le prestige de la monarchie. Le roi échappa à la mort, mais se tourna davantage vers l’adultère. Marie se réfugia dans la religion et les œuvres de charité (elle mourut en 1768).

 

         Un an plus tard (1745), Louis XV rencontra Jeanne-Antoinette POISSON, lors d’un bal masqué donné à l’occasion du mariage du dauphin (elle est déguisée en bergère, et le roi en if). Cette fille d’un financier et épouse du fermier général d’Etioles devint la favorite du roi qui la fit marquise de Pompadour. Le peuple ne pardonnera jamais à Louis XV d’avoir choisi une roturière, bourgeoise de surcroît.

 

         Malgré de nombreuses critiques (et des pamphlets injurieux appelés « poissonnades »), la marquise de Pompadour eut une grande influence sur l’épanouissement artistique. Elle fut également à l’origine du renvoi de certains ministres du roi (exs : Orry, Maurepas) et de nominations d’autres (ex :  Bernis ® secrétaire d’Etat aux Affaires Etrangères).

 

         A partir de 1750, la marquise devint une simple amie (jusqu’à sa mort en 1764), après avoir été amante, mais conserva des relations privilégiées avec le roi, qui de son côté s’engagea dans des aventures sans lendemain. Un pavillon dans le parc de Versailles servait à abriter ces amours éphémères.

 

         A la fin de sa vie, une nouvelle favorite fit son apparition, Jeanne Bécu, comtesse du Barry, officiellement présentée à la cour en 1769. Elle sera guillotinée en 1793.

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